Les pièces d'or de 20 francs Suisse de type Vreneli sont une excellente alternative aux pièces d'or d'investissement françaises de type Napoléon. Ces pièces sont aussi connues sous le nom de "croix Suisses" en raison de la présence du symbole national Suisse au revers des pièces. Les pièces d'or de type 20 francs Suisse Vreneli sont connues et appréciées dans le monde entier pour leur beauté. Cependant lors de leur lancement ces superbes monnaies d'or ont fait l'objet de très vives discussions.
Pièce d'or 20 francs Suisse Helvetia : des pièces au style classique
La fabrication des pièces d'or de 20 francs Suisse a commencé tardivement. Les premières pièces de 20 francs ont été frappées en 1883 seulement. Il s'agit des pièces de type 20 francs que l'on appelle couramment Helvetia. Helvetia est une figure allégorique féminine personnifiant la Confédération suisse. Pourtant la tête représentée à l'avers de la pièce est bien une personnification de la liberté, comme on peut le lire sur le diadème qu'elle porte.
Ces premières pièces d'or fédérales ont été fabriquées selon les critères de l'Union monétaire Latine instituée en 1865 entre la France la Suisse la Belgique et l'Italie. Les pièces de 20 francs or reprennent donc exactement les caractéristiques techniques des pièces françaises de 20 francs or connues aussi sous le nom de "Napoléons".
Dès leur mise en circulation, les pièces de type 20 francs or Helvetia ont fait l'objet de très vives critiques. On a reproché à ces pièces d'avoir été gravées par un étranger, l'Allemand Karl Schwenzer de Stuttgart, d'après les dessins d'Albert Walch pour l'avers et de Christian Bülher pour le revers. Le dessin du portrait de l'avers est de style parfaitement classique, c'est-à-dire à l'antique et tout à fait conforme au représentations que l'on pouvait voir sur les pièces à l'époque. On pourrait comparer ces portraits aux images de la Liberté sur les pièces de 5 10 et 20 dollars or américaines ou encore aux pièces françaises de type 20 francs or Cérès.
On a reproché d'emblée aux pièces de types 20 francs Helvetia de "ne pas dépasser la limite de l'ordinaire" ce qui est sans doute une critique excessive. Il semble plutôt qu'une partie des critiques aient mal supporté que la pièce de 20 francs or d'essai frappée en 1871 par le graveur Suisse Edouard Durussel ait été écartée à l'époque car la tête d'Helvétia aurait été trop petite pour le champ qu'elle devait remplir.
En ce qui concerne le revers de la pièce, on lui a reproché de déformer la Croix fédérale, formée dès l'origine de cinq carrés parfaits pour en faire une croix dont les bras sont plus larges que le montant...
Mais les détracteurs de cette première pièce de 20 francs or Suisse ont surtout très mal supporté qu'un homme seul, Monsieur Hammer, qui était alors chef du département des finances, ne choisisse le graveur et le dessin de la pièce.
Ces critiques ont été entendues quand il s'est agi de créer une nouvelle pièce de 20 francs or. C'est à l'issue d'un concours que le graveur de la pièce qui devait succéder à Helvetia a été désigné. Il s'agissait cette fois-ci d'un Suisse authentique, Fritz Ulysse Landry. Mais le choix du type définitif n'a pas été sans mal.
C'est en 1895 que le concours pour trouver un nouveau dessin aux pièces de 20 francs or a été lancé. La nouvelle effigie devait rendre Helvetia accessible à un large public en Suisse en s'appuyant sur un motif national, avec une représentation historique allégorique ou symbolique. Il fallait donc trouver une représentation qui ne soit pas interchangeable avec d'autres allégories mais qui présente des caractéristiques spécifiquement Suisses.
Aucun des projets proposés ne reçut le premier prix. Fritz Landry n'obtint que le second prix du jury. Les membres du jury trouvèrent que sa personnification d'Helvetia était trop jeune, trop personnalisée et trop rêveuse. Landry devait revoir sa copie pour lui donner un aspect plus maternel.
Fritz Landry fit une nouvelle proposition à l'automne 1895. Sur cette deuxième proposition, Helvetia n'avait plus les cheveux au vent. Ils était apprivoisés si l'on peut dire avec une tresse nouée au dessus de la tête. Mais cette nouvelle proposition fut encore une fois discutée. La figure d'Helvetia était jugée trop pastorale. Mais le célèbre numismate Imhoof-Blumer affirma que le projet sortait des sentiers battus et de la banalité en rompant avec les figures à l'antiques qui avaient été représentées sur de nombreuses monnaies par le passé.
C'est ainsi que les premiers essais furent exécutés et envoyés au jury, qui s'empressa de rejeter la pièce à cause d'une mèche folle qui flottait au vent et donnait à la personnification de la Suisse l'aspect d'une jeune fille frivole. Cette mèche rebelle fut promptement supprimée. Les premières pièces furent frappées et mises en circulation.
La controverse se poursuivit dans le public. Une partie du public pensait que l'on ne pouvait pas représenter une nation digne telle que la Suisse avec une femme si jeune. Il aurait fallu une figure plus maternelle. D'autres trouvaient que la représentation des montagnes à l'arrière-plan ne convenait pas pour une nation industrielle moderne. D'autres encore auraient voulu voir la figure de Guillaume Tell sur les monnaies plutôt qu'une allégorie féminine...
Il semble que la longévité de la pièce de 20 francs or Suisse Vreneli, qui a été fabriquée jusqu'en 1948, a donné raison à l'audace stylistique. La pièce fait partie aujourd'hui encore des pièces d'or d'investissement les plus appréciées dans le monde.
Pour conclure il faut expliquer pourquoi cette pièce porte le nom de "Vreneli". Cette désignation a été donnée aux pièces de Fritz Landry pour la première fois en 1943. Vreneli est un diminutif du prénom féminin Verena, qui reste populaire aujourd'hui encore en Suisse.
Pièces d'or de 20 francs Suisses : une bonne alternative aux Napoléons
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- patrick13
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